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Vlad Tepes-Geschichte Dracole waide - Matei Cazacu

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Matei Cazacu
Geschichte Dracole waide. Un incunable imprimé à Vienne en
1463
In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1981, tome 139, livraison 2. pp. 209-243.
Résumé
Geschichte Dracole waide( L'Histoire du prince Dracula)- la GDW- est un récit des faits du prince Vlad Empaleur (Tepes), prince
de Valachie en 1448, puis entre 1456 et 1462 et enfin en 1476. Ce texte commença à circuler à Vienne en juin-juillet 1463 où il
fut enregistré par Thomas Ebendorfer, par le pape Pie II et par le ménestrel Michel Beheim. L'auteur suppose que ce livret fut
imprimé à Vienne par Ulrich Han et se serait conservé dans trois copies manuscrites de la seconde moitié du XVe siècle. Une
comparaison avec la GDW de 1488- texte imprimé en Allemagne dans un autre contexte politique-, permet de relever des
différences dans l'ordre des épisodes et même dans leur contenu.
Citer ce document / Cite this document :
Cazacu Matei. Geschichte Dracole waide. Un incunable imprimé à Vienne en 1463. In: Bibliothèque de l'école des chartes.
1981, tome 139, livraison 2. pp. 209-243.
doi : 10.3406/bec.1981.450231
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1981_num_139_2_450231
« GESCHICHTE DRACOLE WAIDE »
UN INCUNABLE IMPRIMÉ A VIENNE EN 1463
par
Matei GAZAGU
A la mi-juin 1463, une importante délégation hongroise de trois
mille personnes se présentait à Wiener Neustadt. Elle avait pour
mission de conclure la paix entre l'empereur Frédéric III et le roi
Mathias Gorvin. C'était là l'aboutissement de plus de cinq années
d'une guerre, menée pour la possession de la sainte couronne de
Hongrie, entre le Habsbourg, Casimir IV de Pologne et Mathias
Gorvin.
Frédéric III détenait la couronne tant convoitée que lui avait
confiée la mère du roi Ladislas le Posthume, mort sans héritier le
23 novembre 1457. Le défunt était le fils d'Albert de Habsbourg,
le premier de sa famille à avoir ceint la couronne de saint Etienne
de Hongrie, en même temps que celle de Bohême, en 1437 ; élu roi
des Romains en 1438, il mourait l'année suivante, léguant le trône
à l'enfant que son épouse attendait. Son cousin, Frédéric de Styrie,
chef de la maison de Habsbourg, fut élu roi de Germanie en 1440
et couronné empereur à Rome en 1452 sous le nom de Frédéric III.
Incapable de s'imposer en Bohême, Frédéric put espérer de voir se
réaliser au moins l'ancienne union personnelle de l'Allemagne et de
la Hongrie, telle qu'elle avait existé sous Sigismond de Luxembourg
(roi de Hongrie à partir de 1387, élu empereur en 1410, mort en
1437) et, ensuite, sous Albert de Habsbourg, le gendre de ce der
nier.
Mais c'était ne pas compter avec la petite et la moyenne noblesse
hongroise élevée aux dignités et enrichie durant le gouvernement de
Jean de Hunedoara (Hunyadi) (mort en 1456), l'homme fort du
royaume de saint Etienne durant plus de quinze ans. Les partisans
des Hunyadi réussirent, après des consultations mouvementées de la
diète, à faire élire roi, le 24 janvier 1458, Mathias, le fils cadet du dé
fenseur
de Belgrade. Le prix à payer pour ce succès fut une rigou-
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MATEI CAZACU
reuse Wahlkapitulation qui réduisait considérablement le pouvoir du
nouveau souverain en matière de politique intérieure aussi bien
qu'étrangère. Gela était d'autant plus grave qu'une bonne partie des
magnats hongrois se montrait favorable aux prétentions de l'empe
reurà la couronne de la Hongrie. Pour faire contrepoids, Mathias
Gorvin s'assura l'appui de Venise et celui du nouveau pape, Pie II
(Enea Silvio Piccolomini)1.
La grande idée du pontificat de Pie II (1458-1464) fut la croisade
anti-ottomane et la libération de Constantinople2. Le souverain pont
ife considérait Mathias Gorvin comme le fer de lance appelé à por
ter les premiers coups aux Infidèles. D'autre part, la croisade était
une carte importante entre les mains du roi de Hongrie, car elle lui
offrait le soutien moral et matériel du pontife romain dans le conf
lit l'opposant à Frédéric III et à Casimir IV pour la couronne hong
roise.
La menace turque aidant — Mahomet II occupa Athènes,
Çorinthe, la Morée et la Serbie en 1458-1460 — , Mathias Corvin pou
vait espérer rallier à sa cause la noblesse de son pays, fût-ce sous
la bannière de la Croisade. En fait, il poursuivait avec acharnement
son but principal : être reconnu roi de Hongrie par l'empereur.
Cependant, le 17 février 1459, une assemblée de magnats élisait
roi de Hongrie Frédéric III et rendait public un manifeste appelant
la population du pays à reconnaître cette élection. Le couronne
ment
du roi « légitime » eut lieu le 4 mars suivant à Wiener Neustadt,
inaugurant de la sorte une guerre civile qui allait durer, à l'exception
de quelques périodes de trêve, jusqu'à la mort des deux protagonistes.
Grâce à l'appui du roi de Bohême et de l'archiduc Albert d'Autriche,
Mathias Gorvin réussit à imposer au Habsbourg en 1462 un projet
de traité prévoyant la cession de la couronne en échange de la r
econ ais ance
à l'empereur et à ses descendants du titre de roi de
Hongrie au cas où Mathias mourrait sans héritiers légitimes. Parmi
les autres clauses du traité figuraient le paiement de 80 000 ducats
d'or, à titre de dédommagements réclamés par l'empereur, et l'en1. I. A. Fessier et E. Klein, Geschichte von Ungarn, t. III, Leipzig, 1874 ; W. Fraknôi,
Matthias Corvinus, König con Ungarn, 1458-1490, Fribourg en Brisgau, 1891 ; le livre
fondamental au sujet du conflit avec Frédéric III est celui de K. Nehring, Mathias Corvinus, Kaiser Friedrich III. und das Reich. Zum hunyadisch-habsburgischen Gegensatz im
Donauraum, Munich, 1975 (Südosteuropäische Arbeiten, 72).
2. R. Eysser, Papst Pius II. und der Kreuzzug gegen die Türken, dans Mélanges d'his
toire générale, publ. par G. Marinescu, t. II, Bucarest, 1938, p. 1-133 ; G. Valentini, La crociata di Pio II dalla documentazione veneta d'archiçio, dans Archivum historiae pontificiae,
t. XIII (1975), p. 249-282 ; K. M. Setton, The Papacy and the Levant (1204-1571), vol. II,
The Fifteenth Century, Philadelphie, 1978 (Memoirs of the American Philosophical Society,
II), p. 196-270.
« GESCHICHTE DRACOLE WAIDE »
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gagement de la part de Mathias de ne pas se remarier au cas où il
n'aurait pas de descendants mâles légitimes1.
La diète hongroise convoquée à Bude le 10 mai 1462 entérina le
projet de traité, de même que la paix que le roi venait de conclure
avec Jan Jiskrä de Brandys, un condottiere tchèque, qui devait re
cevoir
40 000 ducats d'or et plusieurs châteaux forts en Bohême2.
Pour honorer ces promesses —■ 80 000 ducats à l'empereur et 40 000
à Jiskrä, Mathias Gorvin comptait principalement sur l'argent réuni
en vue de la croisade par le pape et par Venise. En effet, Pie II offrait
au souverain hongrois, dès février 1460, 40 000 ducats par an en
cas de conflit armé avec les Turcs3, alors que la Sérénissime s'enga
geaiten 1462 à contribuer à la conduite de la guerre avec 5 000 du
cats par mois4.
Les travaux de la diète de Bude finirent dans la confusion à cause
d'un événement très grave et dont la portée exacte était encore
ignorée : le 26 avril 1462, Mahomet II venait de se mettre en cam
pagne vers le Danube à la tête d'une armée estimée comme la plus
importante après celle qui avait participé à la conquête de Constant
inople (60 000 hommes environ et une grande flotte). Les bruits
les plus divers circulaient quant à la direction principale de l'a
ttaque
: on parlait de la Transylvanie, mais aussi de Belgrade (où Ma
homet
II avait essuyé une sévère défaite en 1456), et même de la
Valachie, où régnait Vlad ITT l'Empaleur (Tepes) surnommé aussi
Dracula5, parent et allié de Mathias Gorvin mais tributaire des
Turcs. Finalement, Mahomet TI attaqua la Valachie mais sans réuss
irpour autant à en chasser le prince rebelle, qui comptait sur l'aide
du roi de Hongrie. La résistance opiniâtre des Roumains et l'absence
de forteresses à l'intérieur du pays interdisant toute occupation pro
longée,
à l'exemple de la Grèce ou de la Serbie, le sultan sonna la
retraite et regagnait Istanbul au début du mois de juillet.
1. K. Nehring, op. cit., p. 202-217.
2. I. Nagy et A. Nyâry, Mâtyâs Kirâly kordbol, 1458-1490, t. I, Budapest, 1875, p. 143 sqq.
(Monumenta Hungariae historica, Acta extera, IV).
3. A. Theiner, Vetera monumenta historica Hungariam sacram illustrantia, t. II, Rome,
1860, p. 351, 356-357.
4. I. Nagy et A. Nyâry, op. cit., t. I, p. 130 sqq. ; V. Makouchev, Monuments historiques
des Slaves méridionaux et de leurs voisins, tirés des archives et des bibliothèques publiques
d'Italie, t. II, Belgrade, 1882, p. 158.
5. L'origine de ce surnom est encore discutée. Il semble pourtant indiquer l'apparte
nance
de son père à l'Ordre du Dragon [Societas draconistarum) , dans lequel il fut admis
en 1431, à Nuremberg. Voir I. Minea, Vlad Dracul si vremea sa, Iassy, 1928, p. 39-40 ; une
discussion de toutes les etymologies proposées chez G. Giraudo, Drakula. Contributi alla
storia délie idee politiche nelV Europa orientale alla svolta del XV° seçolo, Venise, 1972 (Collana Ca' Foscari), p. 42-48.
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MATEI CAZACU
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Sur ces entrefaites, le roi de Hongrie continuait d'attendre les
subsides de Venise et du pape pour se mettre en marche contre les
Ottomans1. Il semble, d'autre part, que la crainte d'une attaque
turque contre Belgrade ait longtemps persisté à la cour de Bude2.
Gela pourrait expliquer la lenteur du roi, mais on peut supposer que
Mathias Gorvin était resté sur place jusqu'à l'arrivée de la réponse
à l'ambassade qu'il avait envoyée à Frédéric III le 7 juin pour lui
annoncer l'accord de la diète au projet de traité de paix.
Les nouvelles de Valachie — retraite de l'armée ottomane, mais
aussi situation difficile de Vlad, menacé par son propre frère, pro
tégé des Turcs, et qui se trouvait en butte à l'hostilité de son voi
sin de Moldavie et des Saxons de Transylvanie —, n'étaient pas de
nature à hâter l'intervention de Mathias Gorvin. Son départ de Bude
eut lieu à la fin du mois de juillet, mais le roi arriva en Transylvanie
seulement en septembre. Durant son séjour à Sibiu (Hermannstadt)
en septembre-octobre et à Brasov (Kronstadt) en novembre-décembre
1462, le roi de Hongrie fut informé par les bourgeois saxons de leur
conflit avec le prince de Valachie et de leur décision de soutenir
son frère Radu, le protégé de Mahomet II, et qui contrôlait une par
tie du pays3. En clair, cela signifiait qu'il fallait abandonner Dracula
et s'entendre avec son compétiteur, qui entendait ménager les inté
rêts économiques des Transylvains en Valachie, intérêts que Dracula
s'était employé à restreindre4.
Jointe aux réticences du souverain, cette décision des Transyl
vains
revêtait un poids autrement important lorsqu'il s'agissait de
leur contribution pécuniaire destinée au rachat de la couronne hong
roise.
L'alternative qui se présentait à Mathias était néanmoins
délicate : d'un côté, les puissances chrétiennes lui avaient avancé
des sommes importantes pour attaquer Mahomet II, de l'autre, les
villes saxonnes et la noblesse transylvaine ne manifestaient aucun
enthousiasme pour venir en aide à Dracula, avec lequel elles avaient
un contentieux très chargé. Le soutien de cette riche province, dont
1. I. Nagy et A. Nyâry, op. cit., t. I, p. 145-147, édition très défectueuse ; avec correc
tionschez I. Bianu, Stefan cel Mare. Câteva documente din archivul de stat de la Milan, dans
Columna lui Traian, N. S., t. IV (1883), p. 36-39.
2. V. Makouchev, op. cit., t. II, p. 25-26.
3. Nous nous permettons de renvoyer à ce sujet à notre thèse de doctorat de 3e cycle,
Le thème de Dracula (XVe-XVIIIe siècles). Présentation, édition critique, traduction et com
mentaire,
université de Paris-I (Panthéon-Sorbonne), 1979.
4. D. G. Giurescu, Relatiile economice aie Tàrii Românesti eu târile peninsulei balcanice
din secolul al XIV-lea pînà la mijlocul secolului al XVI-lea, dans Romanoslavica, t. XI
(1965), p. 167-201 ; R. Manolescu, Comerful Tàrii Românesti §i Moldovei eu Brasovul (secolele XIV-XVI), Bucarest, 1965 ; voir aussi notre article L'impact ottoman sur les pays
roumains et ses incidences monétaires (1452-1504), dans Revue roumaine d'histoire, t. XII
(1973), p. 159-192.
« GESCHICHTE DRACOLE WAIDE. »
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les revenus représentaient duo terci di questo regno et il meglio se
lon l'ambassadeur vénitien1, était vital pour le roi Mathias. Même
si, au début, le jeune roi (il n'avait pas encore vingt ans) avait été
séduit par l'idée d'une croisade, à son arrivée à Sibiu et à Brasov,
ses intentions changèrent entièrement. Il est vraisemblable que le ré
cit que les Saxons lui firent, à l'aide peut-être d'un texte écrit, des
représailles subies de la part du prince valaque, et pour lesquelles
ils demandaient réparation, a dû impressionner la sensibilité du roi2.
Toutes ces raisons ont poussé Mathias Corvin à faire arrêter Drac
ula, accusé d'avoir envoyé des lettres au sultan par lesquelles le
voïévode roumain s'engageait à trahir le roi de Hongrie et à le l
ivrer
aux Turcs en échange du pardon.
Dès janvier 1463, Mathias Gorvin envoya ses ambassadeurs à
Venise et auprès du pape afin de leur fournir des explications sur
la capture de Vlad et l'arrêt de la campagne contre Mahomet II.
La tâche délicate d'exposer le point de vue hongrois incomba à l'évêque
de Gsânad. Il la remplit en présentant à l'appui des textes contenant
les preuves de la trahison et des « inhumaines cruautés » de Drac
ula3.
C'est que l'intérêt principal de Mathias résidait plus que jamais
dans ses pourparlers avec Frédéric ÏÏT en vue du rachat de la cou
ronne.
La délégation hongroise apportant les 80 000 ducats néces
saires à la transaction se présenta à la mi-juin à Wiener Neustadt.
Face aux prétentions de dernière minute que Frédéric III soulevait
pour le prix de la signature du traité, Jean Vitéz, évêque d'Oradea et chef de la délégation hongroise, bénéficia du concours des
légats pontificaux, Rudolf de Rüdesheim et Domenico de' Domenichi, évêque de Torcello. L'un et l'autre se trouvaient en Autriche
depuis le mois d'avril et avaient mission imperative de la part du
souverain pontife d'aboutir au plus vite à la conclusion du traité
qui devait permettre à Mathias Gorvin d'obtenir la couronne hong
roise4.
Les pourparlers durèrent encore un mois, avant que l'em1. Voir supra, p. 212, n. 1.
2. Cf. le témoignage de l'historien grec Laonikos Ghalkokondylès, contemporain des
événements : « Mais Vlad, dès que son frère Dracula [= Radu] s'en fut venu et eut sou
mis le pays de Dacie, se rendit chez les Péoniens [= Hongrois ; Transylvains]. Mais les
Péoniens, dont il avait tué les proches en Dacie, demandèrent sa tête à l'empereur de Péonie, le fils de Hunyadi, et eux, le condamnant sévèrement pour avoir tué des gens de la
façon la plus injuste, l'enfermèrent dans la ville de Belgrade. » (Laonici Chalkokandylae
historiarum demonstrationes, éd. E. Darkd, t. II /2, Budapest, 1927, p. 266.)
3. S. Papacostea, Cu privire la geneza §i ràspîndirea povestirilor sçrise despre faptele
lui Vlad Tepeç, dans Romanoslaçica, i, XIII (1966), p. 159-167,
4. K. Nehring, op. cit., p. 20-21.
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MATEI CAZACU
pereur ne se résignât à accepter les conditions du traité qui fut scellé
les 19 et 26 juillet 1463 *.
C'est à ce même moment — lors du séjour de la délégation hon
groise
à Wiener Neustadt, à Oedenburg et à Vienne — que fit son
apparition en Autriche, et principalement dans sa capitale, le récit
intitulé Die Geschichte Dracole waide (Histoire du prince Dracula).
Nous l'appelerons, pour plus de commodité, la GDW. Il s'agit d'un
récit formé d'épisodes disparates ayant trait aux cruautés de Vlad
l'Empaleur durant son règne principal de 1456 à 1462. Le texte
fut enregistré presque en même temps par trois témoins :
1°) Thomas Ebendorfer, professeur à l'université de Vienne, mort
le 12 janvier 1464, est l'auteur d'une chronique latine, Cronica regum Romanorum (Kaiserchronik) qui s'arrête dans la seconde moitié
de l'année 1463 2. Ebendorfer insère la GDW entre des événements
qui se sont déroulés en mai3 et août 1463 4.
2°) Pie II (mort le 15 août 1464) procéda de même dans ses Comm
entaires
qui s'arrêtent juste avant la mort de l'archiduc Albert VI
d'Autriche, survenue le 2 décembre 1463 5. Le pape place la GDW
entre la description des troubles survenus à Vienne en avril 1463
et le récit de la conquête de la Bosnie par les Turcs en juin-juillet
de la même année6.
3°) Le ménestrel allemand Michel Beheim (1416-1474) se trouvait
à Wiener Neustadt du 12 décembre 1462 à août 1463 et, ensuite,
pendant l'hiver 1463-1464. Il y composa un long poème de 1 070 vers
intitulé Von ainem wutrich der hiess Trahie Waida von der Walac
hei1. Ce poème représente, en fait, la GDW mise en vers, à laquelle
s'ajoutent des renseignements nouveaux fournis à notre ménestrel
1. Idem, ibid., p. 13-23 et 202-217.
2. Thomas Ebendorfers « Chronica regum Romanorum ». Kritisch erörtert und heraus
gegeben von A. F. Pribram, dans Mitteilungen des Instituts für österreichische Geschichts
forschung, III. Ergänzungsband, Innsbruck, 1890-1894, p. 38-222. La GDW se trouve
aux p. 202-205. Pour sa vie et son œuvre, voir A. Lhotsky, Thomas Ebendorfer. Ein öste
rreichischer
Geschichtsschreiber, Theologe und Diplomat des 15. Jahrhunderts, Stuttgart,
1957 {Schriften der Monumenta Germaniae historica. Deutsches Institut für Erforschung des
Mittelalters, 15).
3. T. Ebendorfer, op. cit., p. 200.
4. Idem, ibid., p. 206.
5. Commentarii rerum memorabilium, que temporibus suis contigerunt, Francfort, 1614.
La GDW aux p. 296-297.
6. J. Hirsch, Der Aufstand Wolfgang Holzers in Wien 1463, dans Programm der deutschen
Landesoberrealschule in Prossnitz, 1901 ; K. Schalk, Aus der Zeit des österreichischen Faust
rechtes,
1440-1463, Vienne, 1919 (Abhandlungen zur Geschichte der Stadt Wien, III).
7. Gr. C. Conduratu, Michel Beheims Gedicht über den Woivpoden Wlad II Drakul, mit
historischen und kritischen Erläuterungen, Bucarest, 1903 ; H. Gille et I. Spriewald, Die
Gedichte des Michel Beheim, I, Einleitung, Gedichte n° 1-147, Berlin, 1968, p. 285-316.
« GESCHICHTE DRACOLE WAIDE »
215
par le moine Jacques de « Gorrion » (Gornij Grad, Obernburg, près
de Ljubljana).
Une comparaison des trois textes montre, en dépit de leur carac
tèredifférent, une parfaite concordance dans l'enchaînement des évé
nements,
ce qui prouve à l'évidence l'existence d'un prototype com
mun, la GDW, mis en circulation en juin-août 1463 à Vienne. D'autre
part, nous savons que la GDW commença à être imprimée à partir
de 1488. Treize éditions sont connues jusqu'à ce jour, qui vont de
1488 à [1559-1568] ; elles furent imprimées dans les principales villes
de l'Empire : Nuremberg, Lübeck, Bamberg, Leipzig, Augsbourg,
Strasbourg et Hambourg1. Il convient toutefois de préciser qu'entre
le texte de 1463 et celui qui fut imprimé à partir de 1488 il existe
des différences importantes, aussi bien dans l'ordre que dans le con
tenu des épisodes. Ces différences ressortent du tableau de concor
dances que nous présentons à la fin de notre article. Nous concluons
que la GDW de 1488 représente un texte remanié par rapport à
celui de 1463 : trois épisodes y manquent (les nos 24, 28 et 29), un
quatrième a été mutilé et collé à un autre (nos 3 et 4) ; des change
ments de sens (nos 22, 25) et, enfin, des inversions dans l'ordre des
épisodes, prouvent que l'éditeur de 1488 a utilisé un texte défec
tueux du fait des lacunes et des passages illisibles2.
Or, à notre avis, ce texte nous a été transmis par trois copies man
uscrites
datées de la seconde moitié du xve siècle :
1°) Suisse, abbaye de Saint- Gall, ms. 806, p. 283-288 3. La date de
cette copie est difficile à établir car il s'agit d'un manuscrit hété
rogène.
Toutefois, les deux textes suivants, écrits de la même main
que la GDW, sont datés, respectivement, de 1456 et de 1473.
1. Voici la liste de ces éditions avec leurs sigles : Nuremberg, Marcus Ayrer, 1488 (A) ;
Nuremberg, Peter Wagner [1488] {W) ; [Lübeck, Bartholomaeus Gothan, vers 1488-1493]
(G) ; Bamberg, [Hans Sporer], 1491 (B) ; Leipzig, [Martin Landsberg], 1493 (X) ; Augsbourg,
Christoph Schnaitter, 1494 (S) ; Nuremberg, Ambrosius Huber, 1499 (H) ; Strasbourg,
Mathias Hupfuff, 1500 (M) ; [Hambourg, Imprimeur des Iegher, 1502] (U) ; Nuremberg,
Johann Stuchs [vers 1520] (N) ; [Nuremberg, Jobst Gutnecht, 1521] (/) ; [Augsbourg,
Melchior Ramminger, 1520-1542] (B.) ; Augsbourg, Matheus Francken [1559-1568] (F). —
Voir C. I. Karadja, Incunabulele povestind despre cruzimile lui Vlad Tepes, dans Inchinare
lui Nicolae Iorga eu prilejul împlinirii vârstei de 60 de ani, Gluj, 1931, p. 196-206 ; Idem,
Die ältesten gedruckten Quellen zur Geschichte der Rumänen, dans Gutenberg Jahrbuch,
1934, p. 114-136 ; J. Striedter, Die Erzählung com walachischen Vojevoden Drakula in der
russischen und deutschen Überlieferung, dans Zeitschrift für slawische Philologie, t. XXIX /2
(1961), p. 398-427. Une édition critique de ces récits avec traduction française dans notre
thèse citée supra, p. 212, n. 3.
2. Voir la concordance des épisodes en annexe du présent article.
3. Éditée par I. Bogdan, Vlad Tepes si naratiunile germane si rusesti asupra lui. Studiu critic, Bucarest, 1896, p. 90-105 ; Gr. C. Conduratu, Michael Beheims Gedicht über den
Woiwoden Wlad II. Drakul. Mit historischen und kritischen Erläuterungen, Bucarest, 1903,
p. 101-105 (E).
216
MATEI CAZACU
2° Autriche, abbaye de Lambach, cod. Gel. 327, fol. 226-229 \ Inc. :
« Anno Domini M0CCGCLVI jar hat der Trakol vil wunders und
groess übles getan. » Manuscrit de la deuxième moitié du xve siècle,
disparu vers 1920.
3°) Grande-Bretagne, Londres, British Library, Add. ms. 24315,
fol. 138-143. Manuscrit de la fin du xve siècle2.
Une comparaison entre ces trois textes et les témoignages d'Ebendorfer, de Pie II et de Beheim, permet de constater une identité
quasi totale et qu'on peut attribuer à leur source commune, à savoir
le texte diffusé par la délégation hongroise en juin-juillet 1463 à
Vienne. La place nous manque pour reconstituer ici les matériaux
utilisés à la composition de ce texte. Disons simplement qu'il s'agis
sait, principalement, de témoignages des Saxons de Brasov et de
Sibiu concernant les méfaits de Dracula. Le tout a l'aspect d'un
rapport ou d'une plainte, énumérant les sévices du prince roumain à
rencontre des Transylvains, des Turcs, mais aussi de ses propres
sujets.
Nous sommes enclin à croire que la GDW commença à circuler
dès l'été 1463 sous la forme imprimée à Vienne, vraisemblablement
en allemand. Deux arguments au moins peuvent être invoqués à
l'appui de cette hypothèse. Le plus important nous semble être le
témoignage, datant de 1471-1474, de Léonard Hefft, notaire de Ratisbonne, traducteur en allemand de la Chronica pontificum et regum
Romanorum due à Andreas von Regensburg. A la fin de sa traduct
ion,terminée en 1471, Hefft fit plusieurs notes allant jusqu'en 1474,
dont la suivante nous intéresse au plus haut degré :
« Anno 1462. Dracole wayda, dux Majoris Balachiae, per dominum Ysgram gubernatorem regni Hungarie captivus Budam ductus usque hodie
bona custodia reservatur. Hic Dracole nacione Thurcus quidem Bude baptizatus demumque a fide recalcitrando multa milia Christianorum, nu
méro
18 000 ut ipse confessus est, palo interfecit, quod vulgo « gespist ».
Ipse denique crudelior ef[f]ectus Nerone et Diocletiano, multa tormentorum
genera excogitans, ut ita dicam, infinitos Christi fidelium vita privavit,
cuius quoque res in Christianos et Thurcas primitus peractas stilus nos[ter]
vix capere potest. Adeo denique visu crudelis et austerus apparet, ut
1. Édité par F. Zimmermann, lieber den walachischen WoiwodenWlad IV. (1456-1462),
dans Archiv des Vereins für siebenbürgische Landeskunde, N. S., t. XXVII (1896), p. 331343. Copie par W. Wattenbach (D).
2. Cf. D. Harmening, Drakula, dans Die deutsche Literatur des Mittelalters. Verfasserlexi
kon,
2e éd., t. II, Berlin et New York, 1978, col. 221-223 (P).
« GESCHICHTE DRACOLE WAIDE »
217
ymago vultus sui in Universum fere sit orbem depictam in spectaclum
missa1. »
A notre avis, ce témoignage indique assez clairement que, en 1474
au plus tard, la GDW circulait imprimée en allemand et ornée du
portrait du « tyran ». Or, il paraît peu probable qu'on l'eût imprimée
après 1463, car après cette date le personnage n'était plus d'actualité.
De même, le passage final des Commentaires de Pie II concer
nantle prince valaque semble constituer une preuve à l'appui de
cette hypothèse :
« Valachus adhuc in carcere delitescit, magno et honesto vir corporis, et
cuius species imperio digna videatur, adeo sepe differt hominis ab animo
faciès2. »
Gomment le souverain pontife pouvait-il connaître l'aspect physique
de Vlad, sinon à travers un portrait? En effet, celui que brossa le
légat papal Nicolas de Modrus du captif au printemps de l'année
1463 — truci vultu atque horrendo, etc.3 — ne correspondait pas
du tout à l'image que le pape devait se faire d'un prince chrétien.
Il semble donc probable que Pie II a eu entre ses mains la brochure
imprimée contenant la GDW en 1463, et qu'il en fut de même pour
Thomas Ebendorfer et pour Michel Beheim.
Il n'est pas sans intérêt de constater comment, dans sa traduction
latine du pamphlet, Thomas Ebendorfer, déjà âgé et moins au cou
rant de l'histoire du prince roumain, a modifié certaines anecdotes
ou renoncé à d'autres. L'exemple le plus frappant est celui qui con
cerne
le prince Dan, compétiteur au trône de Valachie en 1460,
vaincu et décapité par Dracula. Tandis que le manuscrit de Lambach contient : Item er het den jungen Dann gefangen..., Ebendorf
er,
ne comprenant pas qu'il s'agissait d'un nom propre, traduit
ainsi : Item iuvenes multos cepit et equilibravit post facto sepulchro...
La confusion entre le nom propre Dan et l'adverbe allemand dann
(« ensuite, après ») se retrouve aussi dans la copie, par ailleurs très
correcte, du manuscrit de Saint-Gall, qui transcrit darin. Elle trahit
1. Munich, Bayerisches Staatsbibliothek, Clm. 26632, fol. 495 ; I. Bogdan, op. cit., p. 31.
Les autres notices éditées par N. Iorga, Notes et extraits pour servir à l'histoire des croisades
au XVe siècle, IV (1453-1476), Bucarest, 1915, p. 345-350. Sur Andreas von Regensburg,
voir l'article de Peter Johanek dans Die deutsche Literatur des Mittelalters. Verfasserlexikon,
2e éd., t. I, Berlin et New York, 1978, col. 341-348.
2. Voir le texte plus bas, en annexe.
3. G. Mercati, Notizie varie sopra Niccolâ Modrussiense, dans Opère minori, t, IV, Cité
du Vatican, 1937, p. 247-249; S. Papacostea, op. cit.
218
MATEI CAZAGU
néanmoins la source allemande du texte original, utilisée par Ebendorfer, Beheim, le moine de Saint-Gall et celui de Lambach, de même
que le copiste du manuscrit de Londres. Seul Pie II a pu disposer
aussi d'un texte latin expédié par la chancellerie de Mathias Gorvin
et contenant la lettre de trahison de Dracula.
Le manuscrit P (British Library) soulève quelques problèmes qui
ne peuvent pas être résolus ici. Tout d'abord, à la différence de D
et de E, il a enregistré l'épisode final (36 = P 41) contenant l'arres
tation de Dracula. Ce dernier est fait prisonnier après la célébration
— de pure forme — de son mariage avec la fille du « vieux gouver
neur
de Hongrie », confusion manifeste entre Jean Hunyadi et son
fils Mathias Gorvin. Le père remplissait, en effet, cette fonction, et
sa mention au début du récit a dû contribuer à l'amalgame entre
le père et le fils.
Le texte P contient quarante et un épisodes dont deux (29 et
41) ne se retrouvent pas dans les deux autres copies de la GDW
de 1463. En revanche, on remarque l'absence dans P de l'épisode 33
(le supplice des pauvres). Les trente-neuf autres épisodes corre
spondent
aux trente- quatre enregistrés par E (trente-trois dans Z>),
car le copiste de P a divisé l'épisode 9 en trois parties (— P 9, 10
et 11) ; trois autres épisodes ont été divisés chacun en deux parties :
le 16 (= P 32 et 33), le 25 (= P 21 et 22) et le 29 (= P 17 et 18).
L'ordre des épisodes prouve que le copiste de P n'a pas respecté
la pagination de la GDW de 1463 de la même façon que ceux des
manuscrits D et E. Leur comparaison permet d'établir le tableau de
concordance suivant :
P
D,E
1-13
14-19
20-22
23-24
25-26
27-40
1-11
26-30
24-25
31-32
34-35
12-23
Cela donnerait, croyons-nous, un livret de quatre feuillets imprimés
recto-verso, plus un feuillet pour le portrait de Dracula, au début,
et un sixième feuillet, vite perdu, contenant uniquement le dernier
épisode, à savoir l'arrestation du tyran.
Une dernière question qui se pose — et elle est de taille —, a trait
« GESCHICHTE DRACOLE WAIDE »
219
à la personne de Fimprimeur. Nous croyons pouvoir avancer le nom
de Ulrich Han, qui avait publié à Vienne un Almanack (Wandkal
ender)pour l'année 1462 (G. K. W. 1287). Or, Han semble avoir
travaillé à Mayence avec Gutenberg et à Bamberg avec Albert Pfister, le premier imprimeur qui eut l'idée de joindre au texte des figures
gravées. Voilà qui justifie à nos yeux la présence du portrait de Dra
cula placé en première page de l'incunable1. L'imprimerie venait,
depuis peu, de se mettre au service de la propagande politique avec
un Türkenkalender (1455) et, surtout, avec le Manifeste de l'arch
evêque Diether de Mayence imprimé par Gutenberg en 1462 2.
Il n'est donc pas déraisonnable de croire que Mathias Gorvin a
fait appel lui aussi à l'imprimerie dès 1463 afin de justifier sa po
litique
: c'est ainsi qu'il procédera d'ailleurs toute sa vie, aussi bien
en Hongrie3 qu'à Vienne même4.
Matei Cazacu.
1. Pour son activité voir H. Bohatta, Ulrich Han, der erste Wiener Buchdrucker, dans
Gutenberg Jahrbuch, 1933 ; G. Borsa, lieber die Anfänge des Buchdruckes in Wien, dans
Beiträge zur Inkunabelkunde, t. III /l, Berlin, 1965, p. 48-75; F. Geldner, Die deutschen
Inkunabeldrucker, t. I : Das deutsche Sprachgebiet, Stuttgart, 1968, p. 252, 294 ; Idem,
Zum frühesten deutschen und italienischen Buchdruck (Mainz-Baiern-Foligno. Johannes Numeister und Ulrich Han?), dans Gutenberg Jahrbuch, 1979, p. 18-38. Pour A. Pfister, voir
F. Geldner, Die Buchdruckerkunst im alten Bamberg, 1458/9 bis 1529, Bamberg, 1964.
2. F. Geldner, Der Heiliggrab- Kalender für 1478 (Kreuzfahrtlied), sein Drucker Heinr
ichEggeslein und der Türkenkalender für 1455, dans Scritli in onore di Monsignore Giu
seppe Turrini, Vérone, 1973, p. 241-259.
3. J. Fitz, Die Ausgaben der Thuroczy- Chronik aus dem Jahre 1488, dans Gutenberg Jahr
buch, 1937, p. 97-106 ; Idem, König Mathias und der Buchdruck, dans Gutenberg Jahrbuch,
1939, p. 128-137.
4. J. Fitz, König Mathias und der Buchdruck, p. 133.
220
MATEI CAZACU
ANNEXES
I. Concordance entre les épisodes des quatre témoins de la GDW de
1463 et ceux de la GDW de 1488, complétée, lorsqu'il y a lieu, par des
renvois aux éditions postérieures.
II. Édition synoptique des quatre témoins principaux de la GDW :
1°) GDW de 1463 : [Die Geschichte Dracole waide], d'après le ms. E
(Saint-Gall) * ;
2°) GDW de 1488 : Die Geschieht Dracole waide, d'après le plus ancien
texte imprimé aujourd'hui connu ([Nuremberg], Marcus Ayrer, 1488) 2;
3°) Thomas Ebendorfer, Cronica regum Romanorum, d'après l'éd. A.
F. Pribram, dans Mitteilungen des Instituts für österreichische Geschichts
forschung, III. Ergänzungsband, Innsbruck, 1890-1894, p. 202-205;
4°) Pie II, Commentarii rerum memorabilium, que temporibus suis contigerunt, d'après l'édition de Francfort, 1614, p. 296-297.
1. Nous avons choisi de reproduire le texte du ms. E parce que, en dépit de l'absence
de l'épisode final — l'arrestation de Dracula — (conservé uniquement dans P), il nous
semble être la meilleure copie de la GDW de 1463. En règle générale, P abrège les épisodes
et tend à un style plus dépouillé, ce qui nuit parfois à la compréhension du texte. Toutef
ois,nous avons indiqué en note les ajouts, parfois intéressants, que cette copie présente
par rapport à D et à E.
2. Un seul exemplaire connu, Weimar, Landesbibliothek; une reproduction photogra
phiqueà Bucarest, Bibliothèque de l'Académie roumaine, Gartea rarä, II.181251 (faite
en 1941 par C. I. Karadja). Voir aussi E. Strübing, Eine unbekannte Ausgabe des Dracole
Waida, dans Beiträge zur Inkunabelkunde, dritte Folge, t. I, Berlin, 1965, p. 103-104.
I. — Table de concordance
GDW 1463
GDW 1488
Ebendorfer
Pie II
Beheim
1
2
3 et 4
5**
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
1
2
3*
5
4
6
7
8
9
10
11
12
13
19
14
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
1
2
3
4
5
6
7
8
9
manque
10
11
manque
manque
manque
18
19
20
21
22
23
24
25
26
27
28
29
30
31
32
33
34
35
manque
15
16
17
18
20
22
21
manque
24
23
manque
manque****
manque
25
27
26
31
30
28
29
32
16
17
18
19
20
21
manque
22
23
24
25
26
27
28
29
30
31
32
33
manque
34 et 35
manque
12
manque
manque
manque
manque
13
14
15
16
manque
manque
manque
17
manque
manque
manque
manque
manque
manque
18
v. 1-30
v. 31-50
v. 51-73
v. 74-76
v. 77-90
v. 91-100
v. 101-110
v. 111-120
v. 121-170
v. 211-216
v. 217-236
v. 237-243
v. 244-260
v. 261-270
v. 271-327
et v. 348-350
v. 351-365
v. 367-393
v. 394-413
v. 414-443
v. 444-480
v. 481-493
v. 284
v. 494-520
v. 521-570
v. 577-586
v. 571-576
v. 587-600
v. 601-616
v. 617-640
v. 641-681
v. 821-860
v. 861-870
v. 328-347
v. 871-910
v. 682-820
v. 951-1070
* Complet dans G.
** Manque dans D, se trouve dans A.
*♦* Manque dans D.
**** Complet dans SHM.
***** Manque dans DE.
II. — Édition
GDW 1488
Nach Gristi geburt M.GGGG.LVI iar
hat der Dracole vil erschrockenliche
wunderliche dinck gethan.
1. Item der alt gubernator der net
den alten Dracol lassen töden, und
der Dracol und sin brüder die habend
abtretten von irem glouben und verhaissen und geschworen den christen
glouben zu beschirmen und halten.
1. Item der alt gubernator hat den
alten Dracol lasen döten. Und der
Dracole und sein brueder haben ab
getreten
von yrem glauben und haben
verhaissen und geschworen den cristlichen gelauben zu beschirmen.
2. Item des selben jars ist er gesetzt
und herr worden in der Walachey. Ze
hand het er lassen töden den Lasslaw Wabada, der daselbs herr ist ge
wesen.
2. Item dess selben iares ist er gesetzt
worden zu einem herren in der Wal
achey.
Zu hant lies er töten den
Lassla Wayda der da selbs herre ist
gewesen.
3. Item zu hand darnach het er dorffer und Schlösser in Sibenburgen by
der Hermonstatt lassen verbrennen und
geschlösser in Sibenburg daselbs und
dorffer mit namen Klosterholtz, Nüwdorff, Holtznetya zu äschen gantz ver
brennen.
3. Paid darnach hat er in Sibenbuergen auch in Wurtzland mit namen
Beckendorff lassen verbrennen. Auch
frawen und man, iung und alt, etlich
hat er mit im heym gefueret in dy
Walachey an eyseren keten und da all
gespist.
4. Item Berkendorf in Wuetzerland het
er lassen verbrennen, man und frowen, kinder gross und klain ; die er
daselbs nit verbrennt, die het er mit
im gefürt und ingeschmidet mit ketlinen in die Walachey und hett sy all
lassen spissen.
Cf. § 6.
4. Item er hatt all iung knaben die
in sein land geschickt sein worden
von lernung wegen der sprach der
liess er in ein stuben sperren und liess
sy verprennen der sein GGGG gewesen.
o^v;r:wu^uv'^ J
DES TEXTES
Ebendorfer
Pie II
1. Multum proficit prelibatis gravissima hiis diebus exorta tyrannis cuiusdam Dracol nomine, fllii quondam
Wayvode Walachie antiqui Dracol,
quern Johannes gubernator Ungarie
capite cedi precepit, qui et Dracol
fldei ritum Romane cum fratre assumpsit et ad prestandum adiutorium
et defensionem sub iureiurando firmavit.
1. Is [se. Valachis] nostra aetate Dragula praefuit animo inconstanti et vario, quem anno sexto et quinquagesimo
supra mille quadringentos incarnati
Verbi Ioannes Huniates regni Hungariç gubernator, eo quod ad Turcas
defecisset, bello victum captumque,
cum altero fllio neci tradidit, Ladislao quodam ei suffecto, qui Valachos
imperio regeret.
2. Tandem nacta oportunitate Ladislaum pro wayda constitutum gladio
percussit et indicibiles et inauditas tyrannides exercuit.
2. Fugit gubernatoris manus alter Dragulç fllius nomine Ioannes, qui paulo
post exercitu comparato, interfecto
Ladislao, paternae hereditatis magnam partem vendicavit, cunctis qui
sibi patrique fuerant adversi crudeliter necatis.
3. In Septemcastris et Burczia plures
notabiles villas incineravit, habitatores
occidit, aut captos secum cathenatos
ductos in Walachiam stipitibus afflxit.
3. Gybiniensem ingressus provinciam
quamplures villas populo plenas succendit. Viros catenatos admodum multos in Valachiam tractos palis afflxit.
Cf. § 5.
Cf. § 5.
BIBL. ÉC. CHARTES. 1981. 2
15
MATEI CAZACU
224
GDW 1463
GDW 1488
5. Item kouflütt und furlütt von Wuetzerland, der Drakol hett in gesetzt
ein frydstag und in dem frydstag Hess
er ir viel spissen.
5. Item er hat ein fride gesetzt in
den selben hat er vil kaufleuet und
furleuet auss Wurtzland lasen spissen.
6. Item jung knaben und ander, die
in die Walachey geschickt wurdent, die
warend von vil landen, daz sy soltend
lernen die sprach ouch ander ding,
die Hess er selbs zusamen bringen und
im überantworten. Die liess er all in
ein stuben zusamen tun und liess sy
verbrennen, der warend in der zal
4 hundert.
Cf. § 4.
7. Item er hett lassen ussrütten ein
gross geschlecht vom minsten untz ain
maisten, kinder, fründ, brüder, schwöstern und het sy all lassen spissen.
6. Er hat auch ein gross geschlecht
aussreueten lasen und spissen von den
minsten piss zu dem maisten, iung
und alt.
8. Item er het ouch sin lütt nackend
in lassen graben untz an den nabel,
darnach het er lassen zu in schiessen.
Er het ouch etlich lassen bratten, etlich schinden.
7. Er hat sein volck etlich nacket
lasen eingraben piss zu dem nabel
und hat zu in lasen schiessen. Er hat
etlich lasen praten und schinden.
9. Item er het den jungen Darin
gefangen, darnach het er in lasenn
wegen durch sin priesterschafft, und
so er es alles volbracht hatt, do het
er denn lassen machen ein grab nach
gewonhait der Gristen und hatt im
lassen abschlachen sin houbt by dem
grab.
8. Item er hat den iungen Dann ge
fangen
und hat im ein grab lasen
machen und lasen besingen nach cristenlicher ordenung, und hat im das
haubt abgeschlagen pey dem grab.
10. Item botten sind gesandj^worden
zu dem Dracol von dem kung von
Hungern und von Sachssen und in
Sibenburg, in zal fünf und funftzig,
in die Walachey. Do liess der Dracol
die herren fachen als uff funff wuchen,
und liess spiss machen für ir herberg,
und die gedachtend alweg man wurd
sy spissen. Ey wie in gross sorgen
sind sy gewesen ! Darumb das er durch
sy nit verratten wurd, darumb behielt
er sy so lang. Und hub sich uf mit
9. Item poten sein geschickt worden
von dem kuenigreich zu Hungern und
Sachssen und Sibenbuergen in der
zahl LV, in die Walachei. Die liess
der Trakole fünff wochen harren und
liess spiss für die herbrig stecken,
also sein die in grossen sorgen gewe
sen. Das hat er darumb getan er
forcht verreterey. Dy weil zog er in
Wurtzland und zerstrewet das getraid
und all fruecht lies er verbrennen und
das volck liess er gefangen fueren
« GESCHICHTE DRACOLE WAIDE »
225
Ebendorfer
Pie II
4. In trewgis denique et pactis cum
Ungaria mercatores et quadrigarum
vectores ad sua déclinantes similiter
stipitibus transfigens occidit.
4. Negotiatores publica illectos fide
per Valachiam cum pretiosis mercibus
transeuntes, direptis bonis interemit.
5. Ad IIIIor millia [diversarum partium] iuvenum pro studio mercancie
et ydiomatis destinatorum in unum
congregat et in stupha igne superposito incinerat.
5. Ex Vurcia quadringentos pueros
tanquam lingua Valachorum erudiendos, ad se iussit afferri, quos in aestuario clausos immisso igne cremavit.
6. Genealogiam insuper altorum. meri- 6. Viros sui generis nobiliores et qui
torum in utroque sexu, senes cum propinquiores sibi fuerunt, cum liberis
parvulis, cognatis et amicis, fratribus et uxoribus interfecit.
et sororibus funditus delevit et stip
itibus affixit.
7. Quosdam e suis usque ad umbilicum in terrain sufïodit et iaculis configere iussit.
7. Quosdam ex domesticis suis umbilico tenus terra suffodi iussit, ac sagittis transfodi. Nonnullis cutem ademit.
8. Item iuvenes multos cepit et equilibravit post facto sepulchro omnibus
ductis ad idem et decollatis in eodem
sepeliri iussit.
■'
8. Daym quendam filium alterius
Daym Vaivodae in bello cepit, viventique ac videnti sepulchrum erexit,
iussitque sacerdotes exequias decantare, quibus finitis captivo caput
amputavit.
9. Nuncios eciam de Ungaria et Septemcastris destinatos ad se, ultra men
sem retinuit et ante hospitium stipites figi fecit, ne sua maleficia proderent. Tandem omni sua adunata potentia, subito noctu villas et castra
préoccupât et incinerat et multis in
suam captivitatem venientibus, mane
in Kronstat exustis suburbiis omnes
detentos viros et mulieres una cum
parvulis palis affixit et in medio eorum
prandium sumpsit ridens, postquam
9. Legatos Siculorum et Transilvanorum quinquaginta très ad se missos
in vincula coniecit, et ingressus eorum
terras, nihil hostile timentes, ferro et
igne cuncta vastavit.
226
MATEI CAZACU
GDW 1463
GDW 1488
aller siner macht und zoch in Wuetzerland. Aines morges frü kam er in
die dorfer, schloss und stett, alle die
er ubermocht die verstört er ouch, all
frucht und traidt Hess et alles verbren
nen.Und alle die er daselbst het
gefangen, die het er lassen füren usserthalb der statt genampt Kranstatt by
der capellen die da heist S. Iacob. Und
der Dracol daselbs hat geruwet und
hatt die gantzen vorstatt lassen ver
brennen.
Ouch als ter tag komen ist
morgens frü, waz er begraiff , frow und
man, kinder, jung und alt, het er an
dem morgen an den berg by der ca
pellen
all lassen spissen umb und umb
den berg ; und er ist mit under in
gesessen zu tisch und sin frund da
selbs
gehabt.
ausserhalb der Gronstat also genant,
do hat der Dracole geruet pey Sant
Iacobs capelen. Er hat forstat lasen
verprennen. Auch als der tag dess
morges frwe kam, dö liess er frawen
und man, iung und alt pey der ca
pellen
um den perck lassen spissen
und hat sich mitten unter sie gesetzt,
und das morgen mal mit freueden
geessen.
11. Item S. Bartolmeus kirch het er
lassen verbrennen daselbs, ouch alle die
ornat und kelch beroubt und genomen.
10. Item er hat auch sant Bartholomes kirchen lasen verprenen und all
ornat und kelch von dann genummen.
12. Item er hat geschafft ainen sinen
houbtman in ein gross dorff mit na
men Zeyding zu verbrennen, aber der
selb houbtman moch das selb nit ver
brennen
von widerstand der dorflütt.
Do kam er zu sinem herren und sprach :
herr, ich hab das nit mögen volbringen, das du mich hast haissen tun.
Do nam er in und liess in spissen.
11. Mer hat er seiner haubtman einen
in ein gross dorff geschickt mit namen
Zeinding zu verbrennen. Aber der selb
haubtman mocht das dorff nit ver
brennen
von widerstant wegen der
dorfleuet, und kam wider haim zu
dem Dracole, und sprach : ich hab
nit muegen verpringen das du mich
geheissen hast. Von stund an liess er
den haubtman spissen.
13. Item kouflut und ander lut mit
waar gantzer kouff manchafft von Wuetzerland gegen der Thunow gegen Bregel in zal 600 mit allem irem gutt
hatt er sy all lassen spissen und das
gutt zu im genomen «.
12. Item kaufleuet und ander volck
mit irer kauffmanschatzs komen von
Wurtzland gegen der Tunaw gegen
Pregel in zal GGGGCG, die hat der
Dracole all lasen spissen, und ir gut
lasen nemen.
14. Item er het lassen machen ein
grossen kessel mit zwei handhebinen
und darüber ein pümy mit bretern
und dadurch her er lassen locher ma
chen,
das ain mensch mit dem koupf
dardurch komen mag. Darnach hatt
13. Item er hat lasen machen ein
grosen kessel und darüber breter mit
löchern gemacht und hat die leuet
mit den haubtern dardurch lassen
schieben und also versperren lasen,
und hat den kessel mit wasser lasen
a. Add. P : Item er hat ir vil here strick durch die nasen gezogen und hat sie hin und
her geslayfft.
« GESCHICHTE DRACOLE WAIDE »
Ebendorfer
227
Pie II
omnes fructus inibi una cum frumentis
incendiis absumpsit.
10. Et similiter ecclesiam beati Bartholomei ibidem conflagravit, ornatus
cum paramentis vi abstulit.
11. Proprium capitaneum missum ad
expugnandum Zygadinum, dum resistentibus incolis id perficere non potuit, palo transfigi precepit.
10. Gaeilinum suarum copiarum ducem, eo quod immanitati suae non
satisfaceret, palo transfixit.
12. Item sexcentos mercatores ad Bregel versus Danubium procedentes de
Burtzia cepit et omnibus mercibus
ablatis eos palis transfixit et occidit.
11. Viros ex Vurcia sexcentos in alteram provinciam transeuntes, cum
in manus eius pervenissent, ad palos
peremit.
13. Item in magno caldario homines
utriusque sexus decoxit.
MATEI CAZACU
228
GDW 1463
GDW 1488
er ain gross für darunder gemacht
und wasser in den kessel gegossen
und het sy lassen sieden. Er hat vil
menschen, frowen und man lassen
spissen, jung und alt.
fuellen und hat gross feuer unter den
kessel lasen machen. Und das volck
also iemerlich lasen schreien piss sy
gar versoten sein.
15. Ouch ist er wiederumb komen in
Sibenburg gen Talmetz; daselbst hett
er die menschen lassen hacken als das
krutt, und die er mit im gefangen
gefurt hatt in die Walachey, die hatt
er grussamlich und mancherlay spis
sen lassen.
Cf. § 19.
16. Item erschrockelichen, forchtsame- 14. Erschröckenliche, fortchtsame, unlichen und unusssprechelich pin hat er ausprechenliche pein hat er erdacht,
erdacht, das er hett lassen spissen das er hat lasen muter und kind an
mütter und kinder sugende und inner den bruesten seugent mit einander
halb eines jars, oder 2 oder mer hatt spissen, das die kind der muetern an
er lassen spissen. Es haben ouch die die pruesten gezabelt haben piss in
kindlin den mütteren an ir brüst den tod. Dess gleichen die mueter
griffen, ouch die mütter die kindle. hat er die pruest aufgeschniten und
Es het ouch den müttere die brüst die kind mit dem haubttern dardurch
von einanderen geschnitten und die geschoben und paide also gespist.
kinder mit dem hobt dardurch gescho
ben
und darnach gespisst, und vil an
der pin. Solche grosse pin und schmertzen alle wütterich und durechter der
christenhait nie erdacht habend, als
von Herodes, Nerone und Diocletiano
und aller ander hayden tatten solch
marter nie erdacht habend als disser
wütterich.
17. Item menschen het er lassen spis 15. Item menschen hat er seitling la
sen sittlingen allerlay durch einander, sen spissen allerlai volck, cristen,iuden,
jung und alt, frowen und man. Ouch haiden, das sy sich lang haben mueso habent sy sich mugen begelten mit gen rueren unnd zabeln und gewemhenden und füssen und hand sich mert durch einander als die frosch ;
gewendet und gezablet durcheinander darnach hat er in hend und fuess
als die frösch. Darnach het er die auch lasen anspissen. Und er hat offt
hand ouch lassen spissen und sprach in seiner sprach gereth : ey, wie gross
offt nach siner sprach : ey, wie grosse geradigkeit treiben sy! Also hat er
gradikait tribent sy ! Un das sind sein freued gehabt.
gewesen haiden, Juden, christen, ketzer und walchen.
18. Item er hatt ein Zeginer, der hat
gestolen. Do koment die anderen Ze-
16. Item er hat einen zigewner der
het gestolen. Do kamen die andern
« GESCHICHTE DRACOLE WAIDE »
Ebendorfer
229
Pie II
14. Item Kolomotz in Septemcastris
plures homines instar olerum secuit in
pecias, alios vero concaptivos in Walachiam ductos stipitibus affixit.
15. Tali inaudita crudeli nece a cunctis tyrannis consummavit matres cum
infantibus et lactentibus suis, quos et
ab uberibus avulsit et violenter a
matribus amplexantibus mensis unius
etatis^aut sex aut anniculos apertis
et scissis uberibus una cum aliti(bu)s
suis in stipitibus consummavit.
16. Rursus et multos ex Judeis, Pa
ganis,
Cristianis, Racis et Walachis
per medium ventris et umbilici in
palis infixit utriusque sexus et etatis,
quorum bum ex tormentis pedum et
manuum membra varie moverentur,
ri dens fertur dixisse : Ecce quanto
solacio lui lusum exercent, et novis
fecit clavis conflgi.
17. In Gzyganos invisam exercuit crudelitatem, nam dum unus eorum in
12. Zeganum quendam quoniam furem deprehensum recusasset manu sua
MATEI CAZACU
230
GDW 1463
GDW 1488
giner und battend den Dracol, er solt
in den geben. Der Dracol sprach : er
sol hangen und ir müst in selbst hen
ken. Die sprachen, es wer nit is gewonhait. Der Dracol Hess den Zeginer sieden in ainem kessel, und do er
gesotten ward, do mussten si in essen
mit flaisch und bain.
zigeuener und paten den Dracole er
solt in ergeben. Do sprach er : er
musst hangen und ir muest in selber
hencken. Sie sprachen es wer nicht ir
gewonheit. Da liess der Dracole den
Zigeuener in einem kessel sieden, do
musten in die anderen zigewner essen
mit flaisch und gepain.
19. Item es ward im geschickt ein erwirdiger man, der kam zu im by den
lütten, die er also hatt lassen spissen.
Do ging er under in umb und schowt
die, und der warend als vil als ein
grosser wald, und er sprach zu im,
warumb er under dem gschmakt umbgieng. Der Dracol sprach, ob es in
anstuncke ; do sprach er ja, do Hess
er in ouch zu hand spissen und rieht
in uff in die hechi, das es in nit anstunck.
17. Es ward auch zu im geschickt
ein erbriger man, der kam zu im pey
den leueten die er also het lasen spis
sen. Do ging der Dracole unter in
umb schawet sy, der waren als ein
grosser wait. Do sprach der geschickt
man zu dem Dracole, warum er also
unter dem gestanck umging. Der Dra
cole sprach ob es in anstuenck. Er
sprach, ia. Do liess er in von stund
an auff in die hoch spissen das in die
andern nit anstuencken.
20. Item ein pfaff het geprediget wie 18. Item ein pfaff het gepredigt wie
die sünd nit vergeben mocht werden, die sund nit vergeben wuerden neuer
man geb den das unrecht gutt wider. man geb unrecht gut wider. Da lued
Nun hat er den selben pfaffen zu der Dracol den zu hauss und setzet
huss geladen und zu im an den tisch den an sein tisch. Der Dracol procket
gesetzt. Nun der herr brocket im in ein weiss prot das er selber essen wolt.
sin essen simien brott ; der pfaff Der pfaff begreif unter stunden den
begraiff under sinen brocken ainen procken einen und ass in. Der Dra
mit sinem löuffel. Do sprach der herr, cole sprach : wie has tu hewt gepre
wie er geprediget hett, die sünd, etc. digt das die sund nit vergeben wirt,
etc. Der priester sprach : herr, es ist man geb dann das unrecht gut wider.
waar. Er sprach : warumb nimmst Der prister sprach : ia. Der Dracole
dan mir min brott, das ich hab inge sprach : waruenb isset du mir mein
brocket,
und liess in zu hand spissen. brot das ich mir hab einprockt? Von
stund an spisset er den briester.
Cf. § 15.
19. Item mer der Dracole kom in
Sibenpuergen gen Kalmotz da selbst
hat er dy menschen lasen hacken als
das kraut, die uberigen hat er heim
gefuert und gespist.
21. Item er hatt all sin landsheren
und edel lüt in sinem land zu huss
gebetten, und als dass mal nun volbracht ward, do hatt er angehept an
dem eltesten heren und hatt in ge-
20. Er hatt all sein lantherren und
edelleuet in seinen land zu tisch ge
laden.
Da das mal volbracht ward,
da hub er an an dem eltesten und
fragt wie vil er waida die in dem land
« GESCHICHTE DRACOLE WAIDE »
231
Ebendorfer
Pie II
furto deprehensus vinculis esset iniectus, alii instanter pecierunt eundem
sibi donari. Dracol vero aiebat uni :
Tu ipsum furcis alliga, at ille : non
est, inquit, nostre consuetudinis. Quem
mox decoqui in caldario et eius carnes
ceteris obtulit et easdem ad manducandum coegit.
suspendere in magno lebete decoxit,
epulandumque suis civibus tradidit.
18. Aliam denique crudelitatem in virum honestum admisit, qui ad eum
veniens reperit ipsum inter affixos pa
lis spaciantem et admirans aiebat :
Gur sic se fetoribus iungeret. At ille,
numquid tibi fêtent. At ille : eciam,
quem concitus tante multitudini, ut
silva videretur, iunxit et in alto stipite super alios prominens, ne fetores
sentiret, affigi mandavit.
19. In sacerdotem vero, qui ad populum predieavit iniuste ablata fore restituenda, vocatum ad prandium secum
in latere tale exercuit ludibrium. Nam
dum ille communis panis sibi appositi
usum haberet, Dracol vero similaginei
et mutuo intersecando quedam portio
de simila presbitero cederet, ait, si
iniuste ablata sint restituenda. Etiam,
ait sacerdos. At ille : quare ergo meum
tibi vendicas panem? et mox ipsum
in palum posuit et oeeidit.
Cf. § 14.
20. Et quia, scriptura teste, qui sibi
malus est, quomodo benivolus erit alicui, inauditam is miser crudelitatem
in suos admisit. Congregavit enim sue
ditionis nobiles et ad mensam suam
MATEI CAZACU
232
GDW 1463
GDW 1488
fragt, wie vil er waida oder heren
gedenck, die dass selb land ingehept
habent. Der hatt im also geantwurt,
als vil er ir gedacht hett ; des glichen
och die andren heren, jung und alt,
und jedem sundern gefragt, wie vil
sy solicher heren gedächting. Ainer hat
geantwurt fünftzig, der ander drissig
ainer zwaintzig, etlicher zwölff, do ist
ir keiner so jung gewessen, er hat ir
by sibnen gedacht. Also hatt er die
selben
heren alle lassen spissen, der
warent in zall fünffhundert heren «.
herren sein gewesen gedecht. Also fragt
er einen nach dem anderen. Sie sagten
all als vil ietlicher west : ainer sagt L,
einer XXX. Also was kainer unter in
er sagt von siben. Da liess er die her
ren all spissen, der waren in zal CGGGC.
Cf. § 23.
21. Item er hat leuet auff schliff
steinen zu tod lassen schleißen und
vil unmenschlicher dingk gethan dy
man von im sagt.
22. Item er hatt ain schlaffwipp, die
gab sich uss, sy wer schwanger. Do
liess er sy beschowen durch ain andre
frowen, die kund nit verston, das sy
schwanger wer. Do nam er die selben
sin schlaff frowen und schnaid s'y von
unden uff untz ain die brüst, und
sprach, er weit besehen wo er gewesen
wer, oder wo sin frucht lag.
23. Er hatt och ettlich lassen schliffen
uff schliffstain, und vil ander un
menschliche
ding die man von im saget.
22. Item er hat ein schlaffweib gehabt
die gab sich auss sy wer schwanger.
Do liess der Dracole die frawen
beschauen mit den hebammen dy sag
ten sy wer nit schwanger. Do schneid
er daz selb schlafweib von unten auff
piss zu den bruesten. Und er sprach,
er wolt besehen wo sein frucht wer,
oder wo er gewesen wer.
Cf. § 21.
24. Do man zalt 1460 jar an sant
Bartlomeustag, item zu sant Bartolomeus tag des morgens ist der Dracoll
komen ubern wald mit sinen dienern
und hat hamgesucht all Walhen baiderlay geschlächt als man sagt user
halb des dorfs Humilasch, und so vil
er ir hatt zusamen mugen pringen,
hatt er lassen über ain huffen legen
und sy zerhacken als dass krut mit
schwertenn, säbeln und messern ; och
iren capplon und die andren die er
desselben malss nit töttet, die hat er
mit im haim gefürt und hat sy las
sen spissen, und das dorf hatt er gantz
a. Add. P : von wegen das sie yn auch nit überleben solltenn.
« GESCHICHTE DRACOLE WAIDE »
Ebendorfer
233
Pie II
invitavit sub specie pietatis ipse impius proceres, finito autem convivio a
senioribus exordiens querit, de quot
wayda quilibet memoriter teneat, qui
ante se patriam gubernarunt. Et cüm
quidam de L, alii de XXX, alii XX
aut XII, iuniores vero de septem. professi sunt, quibus auditis numéro pêne
quingentos precëpit singulos stipitibus
affigi.
13. Pueros quoque lactantes e sinu
matrum abstulit et illis videntibus ad
saxum allisit.
21. Sed neque sua malicia fecit pro
prie concubine parcere, que dum se
impregnatam faterëtur, fecit earn a
vulva versus superiora secari, ut videret quorsus coeundo pertigisset et suum
fetum conspiceret.
Cf. § 13.
22. Ceterum anno MGGGGLX Bartholomei cum sibi obsequentibus venit per
silvam ad villam Hainlasch ibique congregatis in unum Walachis fecit eos
gladiis, zabliis et wikcellis in frusta
secari instar olerum et post villâm
cum hominibus et facultatibus incendit, quorum numerus ad XXX milia
ascendit, presbiteros vero secum ad
Walachiam venire coegit, ubi suo more
omnes palis affixit.
14. Transilvanam ingressus provinciam
cunctos Valachos illic habitantes quasi
amicos ad se vocavit et in unum
congregates immissis militibus interfecit et villas eorum exussit. Supra
triginta hominum millia his artibus
interfecisse proditur.
234
MATEI CAZACU
GDW 1463
GDW 1488
lassen abbrennen mit dem gutt, und
als man sagt in zal mer den drissig
tussent menschen.
Cf. § 26.
23. Poten sein geschickt worden auss
der Hermanstat in dy Walachey, die
haben gesagt da haim solchen i amer
das sy totter und gespister als ein
grossen wait gesehen haben.
25. Anno domini 1462, item der Dracoll ist komen in die grossen statt
Schylta, da hatt er lassen tötten mer
den fünfif und zwaintzig tussent men
schen allerlay volckes«, cristen, haiden,
etc. Darunder sind gewesen die aller
schönsten frowen und junckfrowen, die
behalten sind worden durch sin hofflüt,
die habent begert inn den Dracoll,
er soll in die geben zu elichen frowen.
Der Dracoll das nit thun wollen und
hatt gebotten die all mit sampt den
hofflütten zerhacken als das krut. Und
dass hatt er darumb gethun, er ist
zinsshaftig gewesen dem türkischen
Kaiser, der den zinss an in gefordert
het. Zu hand Hess der Dracoll sinem
volck verkünden, er wölt dem Kaiser
den zinss persönlichen raichen. Do
erfröwt sich dass volck. Also liess er
sin volck huffenwis nach ain andren
ziechen nach im und all hoptlütt rittent im engegen. Und also liess er
dieselben all töttenn. Och dieselben geginen liess er all verbrennen die die
da heisst Pallgarey, och etlich liess er
an nageln mit dem har, und der aller
wurdent in zall fünff und zwaintzig
tusent*, on die dass für verprannt
hattent.
24. Anno Domini MGGGGLXII iar ist
der Dracole kummen in die grossen
Schiltaw. Do hat der Dracole lasen
toten meer dann XXV tausent men
schen allerley volck, cristen, Juden,
auch haiden. Unter den sein dy aller
schönsten frawen und iunckfrauen
gewesen dy durch sein hofgesind be
halten
sein worden. Und paten den
Dracole das er inss zu elichen weibern geb. Do liess der Dracole dy man
mit sampt den frawen und iunckfrawen zerhacken lasen mit saibeln
und Schwertern als daz kraut. Das
hat er daevin gethan daz land ist
den Duercken zinnshaft gewest und
der Duerck hat den zinss offt an in
erfordert. Also sagt er den poten er
wolt in selber reichen. Er zog in das
land do rait man im entgegen dess
zinss halben meinede dem kayser aldo
ze bringen. Also kam ein hauff nach
dem anderen. Do der Dracole sach
das sein zeit was, do schlug er die all
zu tod die im entgegen waren geriten.
Wann sy sich dess nit versehen heten
und der Dracole verprent die ganzen
Wulgarey. Und liess alle die menschen
die er gesahen mocht, liess der Dra
cole all spissen, der waren in zal XXV
tausent, an die anderen die in dem
feuer verduerben.
26. Item potten vor der Hermenstatt
habent gesehen totter und gespisseter
in der Walachy als ain grosser wald,
ussgenomen die er hat lassen braten,
sieden und schinden.
a. Add. P : Juden. — b. 24 000 P.
Cf. § 23.
« GESCHICHTE DRACOLE WAIDE ))
235
Ebendorfer
Pie II
Cf. § 24.
Cf. § 16.
23. Preterea Dracol iste veniens ad
magnam Schiita circa XXV milia occidit, inter que femine et virgines
fuere pulcherrime, quarum miserti sui
clientes pecierunt reservari et sibi coniugio. Quo audito et eosdem una
cum feminis in pecias iussit secari.
Interea Turcus iste peciit ab eo censum annuum sibi ministrari, quod et
propria in persona se facturum asseruit, unde gaudentes multi notabiles
Turci de Bulgaria et alias capitanei
sibi ovantes obviam processerunt, quos
omnes in ore gladii peremit et regionem illam flammis exussit, anno domini MGGGCLXII.
15. Anno millesimo quadringentesimo
sexagesimo secundo Turcarum imperator, cuius ditioni subesset, censum petiit ; ipse iturum se Àndrinopolim
dixit, censumque allaturum ; petiit
ergo litteras ad locorum praefectos,
quibus tuto ire posset, concesse sunt.
Transmisso Danubio, qui glacie coactus erat, cum exercitu occurrentes Tur
carum
praefectos interfecit et late
crassatus in populos supra viginti
quinque millia utriusque sexus hominum trucidavit, inter quas et virgines
venustissimae perierunt, quamuis a
Valachis peterentur uxores.
24. Visa est simul multitudo in palis
mortuorum ad instar unius magne
silve, demptis eis quos assari, decoqui,
excoriari mandavit et decapitari.
16. Gaptivorum magnum numerum in
Valachiam duxit, quorum aliis pellem
ademit, alios igni assavit affixos verubus ; alios in oleo ferventi decoxit,
reliquos palis affixit ita ut silva palorum quedam in campo appareret, in
quo haec sunt gesta.
MATEI CAZACU
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GDW 1463
GDW 1488
27. Item ain gantze gegne die da
haist Fugrasch hat er ussgerütt und
sy gefürt in die Walachy, mit frowen,
man und kinden hatt er sy lassen
spissen.
28. Er hat etlicher siner lütt, die sinen schätz habent helfen verbergen,
die hat er all selbs köpft.
29. Item er hat siner lütt herren etlich lassen köpfen und hatt die höpt
genomen und hatt damit lassen kreps
vachen ; darnach hatt er dieselben
fründ zu huss geladen und hatt in
dieselben kreps zu essen geben und
sprach zu ir : ir esst jetzund üwer
fründ höpter. Darnach hat er sy las
sen spissen.
30. Item er hatt einen sehen arbaiten
in ainem kurtzen pfad und sprach zu
im : hast ain hussfrowen? Er sprach :
ja. Er sprach : bring mir sy her zu
mir. Do sprach er zu ir : was thust
du? Sie sprach : ich wasch, bach, spin,
etc. Zu hand liess er sy spissen darum,
dass sy irem man nit lassen machen
ain lange pfad, dass man im der bruch
nit sech. Zu hand gab er im ain an
der wib und gebott ir, sy sölt dem
man ain lange pfad machen, oder er
weit sy och lassen spissen.
Cf. § 32.
25. Er sach einen man arbeiten in
einem kurzen hemd. Do fraget er in
ob er ein weib het. Er sprach, ia.
Der Dracole hiess sy fuer in pringen
und fragt sy was sy arbeitet. Sy
sprach : ich wasch, pach und spinn.
Zu hant liess er sy spissen daruemb
das sy irer mann kein längs hemd
gemacht het, und gab im ein ander
weib und sprach sy solt im ein langes
hemd machen, oder er wolt sy auch
spissen.
26. Item es komen in sein land pey
drey hundert Zigeuenern. Da nam er
die pesten drey auss in und liess sy
braten, die musten die anderen essen.
Und sprach zu in : also muest ir all
an einander essen oder ziecht an die
Tuercken. Dess waren die Zigeuener
fro an die Tuercken zu streiten. Also
liess der Dracole ross und man in
kueheuet klaiden. Da nun die Zi
geuener
an die Tuercken kamen, da
scheuechten der Duercken ross vor dem
rauschen der kueheuet und gaben die
flucht an ein wasser, do ertruncken
« GESCHICHTE D RACOLE WAIDE »
Ebendorfer
237
Pie II
25. Magnam etenim et totam provinciam evulsit et omnibus utriusque sexus
sue captivitati addixit et in Walachia
stipitibus infixis finem vivendi habere
fecit.
26. Nee mirum, qui a quosdam de suis
consiliariis, [qui] suos thesauros una
secum terra sepelierunt, capitibus truncavit.
27. Quosdam vero truneavit et capita
eorum ad venandum cancros exposuit,
quibus prensis ad comedendum horum
cognatis apposuit, quos et tandem ad
stipites suspendit.
28. Ridiculosum eciam de eo fertur ;
vidit quendam in brevi camisia laboribus, cuius uxorem accervisit et,
quid operis haberet, requisivit ; que
ait, lavo, pinso, fuso et cetera ; qua
de re earn stipiti affixit et aliam uxo
rem tradidit et, ut longam camisiam,
que bracam mariti tegeret, faceret,
mandavit.
Cf. § 30.
17. Gum animadvertisset virum aliquem in agro laborantem, cuius camis
iabrevior vix pudibunda tegeret, pereunetatus est, an uxor ei esset, ubi
didicit uxoratum, iussit accersiri feminam ; venientemqué interrogavit
quodnam eius esset artificium? Respondenti nere et suere ; cur ergo subintulit viro tuo eamisiam quae verenda tegeret non perfecisti? iussitque
mox feminam ad palum rapi, viro que
aliam dedit uxorem.
238
MATEI CAZAGU
GDW 1463
GDW 1488
die Duercken gar vil. Also lagen die
Zigeuener ob.
31. Item er hatt lassen spissen ain
esel und ain münch barfüser orden
oben daruff, der wass im begegnet«.
27. Nu ist ein muench parfuser ordens reittend aufl einem esel unter
wegen begegnet. Do liess der Dracole
den esel und den muench auf einander
spissen.
32. Item es koment in sin land by
drien hundert Ziginer. Da nam er die
besten dry uss in und liess sy bratenn, die musstend die ander Ziginer
essen, und sprach zu in : also muss
ainer den andern essen, biss üwer
kainer mer ist, oder zücht hin an die
Türeken und stritt mitt inen. Sy
wöltend all gern da hin züchen, wo
er hin wolt. Do tett er ainss und
klaidet sy all in kuhütt, des geliehen
och ire ross. Do sy nun zu ain andren
koment, do schuchtend des Türeken
ross und flüchent von wegen des gerädels, dass sy die ross nit gehaben
möchten und flüchent an ain wasser und die Ziginer nach, also dass
sy all ertruncken.
Cf. § 26.
Cf. § 35.
28. Item es wurden zu im geschickt
etlich Walhen. Als sy zu im kamen,
do naigten sy sich und theten ir huet
ab, und dy pirret darunter behielten
sy auf. Do fragt er sy : waruemb sy
die heueblein auch nit ab theten? Si
sagten es wer ir gewonheit und theten
sy gegen dem kayser nicht ab. Der
Dracol sprach : ich will euch das
besteten. Zu hant liess er in die pir
ret an die hauebter starck annageln
damit das ir dy heueblein nit abfielen
und ir gewonheit plib. Also bestetigt
er das.
29. Item es sein zwen muench kumen
in sein land, die hat er geladen sy
sollen zu im kummen. Das geschach ;
do nam er denn einen muench und
a. Add. P : het im sein pferd wollen schih machen.
« GESCHICHTE DRACOLE WAIDE »
Ebendorfer
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Pie II
29. Habuit insuper in strata regia fratrem unum de ordine Minorum sibi
venientem et in asino sedentem casu
obvium, quem una cum asino dyabolo instigante in stipite posuit et
transfigendo necavit.
30. Venerunt denique rursus Czygani
in dominia sua numéro CGC, ex quibus
très eligit et assavit et carnes eorum
ceteros manducare coegit, quo et facto
minas interposuit, quod nisi ad locum
per eum destinatum accédèrent, singuli singulos usque ad eorum consummationem devorarent ; difiinivit autem
locum, ut communi voce in Turcos
pergerent, quod laudantes omnes vestivit ex vaccinis pellibus pergentesque
pariter in Turcos obviam occurentes,
ex strepitu duriciei pellium equi Turcorum effrénés efîecti abruptis loris
terga verterunt, quos cum sessoribus
insecuti Gzygani eos ad aquas rapaces
compulerunt, in quibus mersi in gurgitibus in fata concesserunt.
Cf. § 33.
BIBL. ÉC. CHARTES. 1981. 2
16
MATE! CAZACU
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GDW 1463
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fragt in was man guttes von im saget.
Diser muench forcht sich ser und
sprach : man sagt alles gutes von euch
und ir seit gar ein frummer herr, das
sag ich auch von euch. Er hiess
disen muench behalten. Und man
pracht im den anderen muenchen, der
ward von im befragt wie der erst.
Do gedacht der ander muench, ich
muss doch sterben, ich will im die
warheit sagen, und sprach : Ir seit
der gröst wuetrich den man mag
vinden in der weit, und keinen men
schen han ich gesehen der euch ye
gutes nach saget, und daz habt ir
wöl bewisen. Do sprach der Dracole :
du hast mir war gesagt, darumb so
will ich dich lasen leben, und Hess in
ledig. Und schickt wider nach dem
ersten und meint er wuerd im auch
die warheit sagen. Do sagt er wie
vor. Der Tracol sprach : nempt in
hin und Hess in spissen von der unwarheit wegen.
Cf. § 34.
30. Item er lies kinder praten die
musten ire mueter essen. Unnd schnid
den frawen die bruest ab die musten
ir man essen. Darnach liess er sy alle
spissen.
33. Item er hatt och all arm lütt, die
in sinen land warend, zu huss geladen, darnach do sy nun geassent, do
liess er sy all verbrennen in ainem
stadel, an zall zweihundert.
31. Item er liess all petler in seinem
land ein gut mal bereiten. Nach dem
mal liess er sy in dem stadel darin
sy geessen heten versperren und verprent sy all. Er maint sy esen den
leutenn das ir umb sunst ab und kuenten das nit verdienen.
34. Item er liess die jungen kinder
braten, die musstend die mueteren
essen, und schnaid den frowen die
brüst ab, die musstend die man essen,
darnach liess er die man spissen.
Cf. § 30.
35. Item es wurdent zu im geschickt
etlich Walhen. Do si zu im komen, do
Cf. § 28.
« GESCHICHTE DRACOLE WAIDE »
Ebendorfer
Cf. § 32.
31. Preterea singularem tyrranidem in
sue patrie egenos, spiritus vertiginis
sibi persuasit, ut eis omnibus collectis
et refectis per eum, tandem stipitibus
aflixos ultimum flatum redderent et
sie oecumberent.
32. Torruit eciam ignibus infantum
occisorum per eum corpora, que matribus tradidit devoranda, quarum et
vi supputatis uberibus earum maritis
in edulium tradidit et ut manducarent
coegit, quos et tandem ad penas
acuti stipitis dampnavit.
33. Demum ad Dracol venientes nuncii
Walachorum cum omni solita reveren-
Pie II
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242
MATEI CAZACU
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GDW 1488
naigtend sy sich und thätent ir hutt
ab, und darunder nattent sy brune
und rote baret oder hübel«, die thetend
sy nit ab. Do fragt er sy, warumb sy
dieselben hübel oder baret nit abthetend. Sy sprachend : herr, es ist unser
gewonhait, wir thund sy gegen dem
kaiser nit ab. Er sprach : nun will
ich üwer gewonhait bestetigenn. Sy
danktend siner genaden. Er liess im
nemen gutt starck yssig nagle und
liess in die hoüblin umb und umb an
naglen an das hopt, dass sy in nit
abvielent : also Jbestetiget er in ir
gewonhait &.
36 (= P 41). Nun wolt ir nun merken
wie der allt gubernator von Ungern
den Dracole hat gefangen. Es verschraib im der gubernator von Ungern
er wolt Dracole sein tochter gebn zu
der ee. Da komc Dracole herlich mit
newnhundert pferden und er wurde
gar schön entpfangen und gab im sein
tochter mit den Worten aber nit mit
dem werken und hertzen, sunder zu
einem schein. Und da die hochzeit
volbracht ward, da belaytet yn sein
sweher mit einem grossen geraisigen,
zeug untz vorn in des Dracoles lant
und hub an und sprach : Herr der
ayden, hab wir euch genug belaytet.
Da sprach Dracole : Ja, herr. Er wer
nu sicher er solt newr wider haym
reitenn. Und da umbgabenn sie yn
und viengen yn. Und er ist noch pey
leben.
32. Paid darnach fieng in der kuenug
in Hungern und behielt in vil zeit
hertigklich gefangen. Darnach liess er
sich zu Ofen taufen und thet grosse
puess. Darnach machet der kuenig den
Dracole wayda wider zu einem herren
als vor. Und man sagt er deth dar
nach vil guter sach.
Vollendet am tag Calixti von Marco
Ayrer im LXXXVIII iare.
o. und... hübel, vor. P : piretlein oder hewblein als man sie gewönlichen in welschen landenn und hie die priester tragen. — b. dass sy... gewonhait, car. P : und sprach zu yn :
also vallen sie euch nit herab und man hat euch furpas nymant verubel ob ir sie nit ab
zieht.
So vallen sie euch fürpas nymer herab das ir kains Verliesen kündet. Also bestett
er yn ire gewonhait und machet yn eyn freyhait darauss. — c. Und da kom da kom P.
« GESCHICHTE D RACOLE WAIDE »
Ebendorfer
243
Pie II
tia depositis pileis comparuerunt, sed
subtus vittas habentes iuxta sue pa
trie morem easdem in suis capitibus
observarent, qui cur non deponerent
eciam easdem inquirens, morem pa
trie recepit in responso. At ille :
Hune ritum ego vobis confirmabo et
allatis peracutis clavis singulorum cervicibus eos inflxit.
34. Hec crudelissima crudelitatum ge
nera
posteris Mis meis exilibus scriptis denunciare curavi, ut si similia
acciderint Deo permittente, non igno
rent ea preterisse in seculis ; presagiunt enim nobis per hospitum in patria conductorum tyrannidem, quam
pro futuro sperare possimus ab eis
consolationem.
35. Tandem vero fraude circumventus
venit in captivitatem Mathie electi Ungarie in qua usque deget.
18. Gum tot flagitia perpetrasset, a
Matthia rege Hungariae, tandem captus est ea hieme, qua Pius pontifex
ex Tuderto Romam rediit ; capturae
causam praebuere litterae sue, quae
in hunc modum ad imperatorem Turcarum cum scripte mitterentur, interceptae sunt. (...)
Fuerunt et aliae bine litterae eiusdem
fere sententiae, une ad Basam, alterae
ad Thoenone dominum, ut pro se
intercédèrent apud magnum imperato
rem.
Bae de lingua bulgarica in latinum conversae ad pontificem missae
fuere.
Valachus adhuc in carcere delitescit,
magno et honesto vir corpore, et cuius
species imperio digna videatur, adeo
sepe differt hominis ab animo faciès.
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